Pierre Louis Bouvier

Peintre  genevois (1765-1836)

Pierre Louis Bouvier, minaturiste suisse

Pierre Louis Bouvier,miniaturiste suisse

« Miniaturiste, dessinateur et peintre de portraits. Professeur de dessin, auteur d’un manuel de peinture réputé et inventeur d’une machine à broyer les pigments

Fils d’un maître horloger originaire du Pays de Gex en France admis à la bourgeoisie genevoise en 1756 et d’une mère genevoise élevée à Paris, Pierre-Louis Bouvier entre à treize ans à l’école publique de dessin de Genève. Il devient l’élève de l’émailleur Louis-André Fabre, puis passe trois ans à Paris dans l’atelier du célèbre miniaturiste Antoine Vestier, tout en fréquentant l’Académie des beaux-arts. De retour à Genève en 1788, il pratique la miniature à l’aquarelle et à la gouache sur ivoire et montre deux portraits au premier Salon genevois l’année suivante. En 1790, il épouse Marie Isaline Fé, fille d’un graveur et émailleur, qui lui donnera deux filles et deux garçons. Des liens de parenté avec la haute bourgeoisie genevoise favorisent son émigration en Allemagne au milieu des années 1790, lorsque les révolutions genevoises se radicalisent. Arrivé à Hambourg en 1797, il y pratique son art avec succès.
Bouvier s’établit à nouveau à Genève en 1801 et séjourne fréquemment à Paris. Il commence à exposer au Salon de 1804, puis obtient des commandes de la cour dès 1808. Il peint notamment de nombreux portraits de l’impératrice Joséphine (Musée du Louvre, Paris), auprès de qui il semble qu’il ait introduit ses concitoyens Adam Töpffer et Firmin Massot. En 1816, à Genève, le portrait en miniature de Madame de Staël, que l’artiste gravera par la suite, lui vaut beaucoup de succès. Outre ses miniatures de nombreuses personnalités suisses, françaises et anglaises, il réalise aussi des portraits dessinés et rehaussés à l’aquarelle ou au lavis, ainsi que quelques portraits à l’huile, restés très peu connus. Mis à part ses séjours parisiens, Bouvier voyage en Suisse, en Belgique et en Hollande. Il expose régulièrement à Genève, où il est nommé à la direction de l’Ecole de dessin de la figure en 1828, un poste qu’il occupera jusqu’à sa mort.


En 1827 paraît le Manuel des jeunes artistes et amateurs en peinture, publié à Strasbourg et Paris, qui connaîtra un grand succès et qui est encore lu aujourd’hui par les spécialistes. Souvent réédité (deux fois en français et huit fois en allemand, dont la dernière édition en 1910 à Leipzig), le livre de Bouvier sera aussi traduit en anglais. L’artiste a par ailleurs passé de longues années à élaborer et perfectionner une machine à broyer les pigments, agréée par l’Institut de France et acquise en 1829 par le Ministère de la marine pour peindre les bateaux.
Le corpus de l’œuvre de Pierre-Louis Bouvier est encore mal défini. A part les pièces conservées au Musée de l’horlogerie à Genève, ses travaux sont dispersés dans de nombreuses collections privées européennes. Si le miniaturiste a reçu l’attention qu’il méritait, le peintre et dessinateur de portraits reste à découvrir. Pour les huiles, Bouvier semble avoir collaboré, tout comme Firmin Massot, avec son ami de longue date Adam Töpffer, qui se serait chargé des fonds des portraits situés en extérieur. Il existe cependant aussi quelques remarquables portraits d’intérieur avec de nombreux accessoires, restés très peu connus comme le Portrait de la baronne De Lessert-Roux (1814) et le Portrait de Caroline Ducloux (1814). Sincère dans son art, moins flatteur que Louis-Ami Arlaud-Jurine auquel il a été comparé, une place à part entière lui revient parmi les artistes de la première Ecole genevoise. » source

Voir d’autres miniatures ici .

Pour aller plus loin : Étude critique des portraits miniatures (version espagnole et anglaise) voir en bas de page

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