La femme accroupie

1906-1908

Bronze

H. 85,8 cm ; L. 60 cm ; P. 52 cm

S.1156 / Lux.36

Fonte réalisée par la fonderie Alexis Rudier en 1909. Dépôt de l’Etat au musée Rodin en 1918.

La figure originale, tirée du tympan de La Porte de l’Enfer, se présente comme un bloc compact dont les membres sont rassemblés et serrés contre le torse. Cette sculpture-bloc s’inscrit dans l’analyse esthétique que Rodin faisait de la sculpture de Michel-Ange : c’est une œuvre qui, selon sa formule “pourrait dévaler une colline sans se briser”.

Par sa posture, à la fois fermée et ouverte, la figure est représentative de la dimension érotique qu’assume une partie de l’œuvre de Rodin dans ces années-là. Non pas l’érotisme que l’on retrouve dans les figures de naïades ou du Baiser mais un éros sombre et inquiet, considéré souvent comme obscène en raison de la violence sourde qui semble en émaner. Cette sensualité quasi animale de « grenouille » ou de « batracienne », pour reprendre certains propos de l’époque, en fit le succès. Rodin l’employa en différents matériaux et différentes tailles, dans Je suis belle ou dans les Cariatides à l’urne et à la pierre.