Comment fonctionne une oeuvre d’art ?

Les nouveaux chemins de la connaissance : émission de France culture.
« Par quelle magie ce que nous avons ordinairement devant les yeux peut-il se voir investi d’une aura particulière ? Comment, à partir de quelles ressources, l’artiste peut-il créer un monde, un univers, qui ne ressemble à rien d’autre et qui pourtant, par le regard, la lecture ou l’écoute, tisse au sein de notre intimité un lien unique qui devient un ancrage salvateur dans notre vie quotidienne ? « 

1 L’art du geste

2 De la représentation à l’abstraction

Voici quelques références que j’ai relevées au cours des 2 premiers audios…
Balzac « Le Chef-d’œuvre inconnu »–> Livre audio gratuit–>Frans Porbus
Brancousi « l’oiseau »
Whistler « Nocturne en bleu et argent »
Gotthold Effraim Lessing « Laocoon ou Des limites respectives de la poésie
Clive Bell « Art »
Jean Clair
dada
Tristan Tzara
sept manifestes dada
extrait : DÉGOÛT DADAISTE
Tout produit du dégoût susceptible de devenir une négation de la famille, est dada ; protestation aux poings de tout son être en action destructive : DADA ; connaissance de tous les moyens rejetés jusqu’à présent par le sexe publique du compromis commode et de la politesse : DADA ; abolition de la logique, danse des impuissants de la création : DADA ; de toute hiérarchie et équation sociale installée pour les valeurs par nos valets : DADA; chaque objet, tous les objets, les sentiments et les obscurités, les apparitions et le choc précis des lignes parallèles, sont des moyens pour le combat : DADA; abolition de la mémoire : DADA; abolition de l’archéologie : DADA; abolition des prophètes : DADA; abolition du futur : DADA; croyance absolue indiscutable dans chaque dieu produit immédiat de la spontanéité : DADA; saut élégant et sans préjudice d’une harmonie à l’autre sphère; trajectoire d’une parole jetée comme un disque sonore cri; respecter toutes les individualités dans leur folie du moment : sérieuse, craintive, timide, ardente, vigoureuse, décidée, enthousiaste; peler son église du tout accessoire inutile et lourd; cracher comme une cascade lumineuse la pensé désobligeante ou amoureuse, ou la choyer avec la vive satisfaction que c’est tout à fait égal avec la même intensité dans le buisson, pur d’insectes pour le sang bien né, et doré de corps d’archanges, de son âme. Liberté : DADA DADA DADA, hurlement des douleurs crispées, entrelacement des contraires et de toutes les contradictions, des grotesques, des inconséquences : LA VIE.
Le ready-made

3  De l’objet à l’oeuvre d’art

Références
Arthur Danto
Stable Gallery
Brillo box
Alphonse Allais     monochromes
Pierre Henry
Arnold Schönberg
Walter Benjamin    –> Concept de l’aura : « …Il définit l’aura comme « l’unique apparition d’un lointain, quelle que soit sa proximité » . Pour illustrer son propos, il donne l’exemple d’un observateur admirant une chaîne de montagnes un jour d’été. Le sentiment qu’il ressent à un moment précis ne pourra pas être reproduit parce qu’il est impossible de reproduire cet instant…/ »

4 L’art de la critique

Références

« L’oeuvre » Emile Zola –> livre audio gratuit

« …L’explosion continuait, s’aggravait dans une gamme ascendante de fous rires. Dès la porte, il (Claude) voyait se fendre les mâchoires des visiteurs, se rapetisser les yeux, s’élargir le visage ; et c’étaient des souffles tempétueux d’hommes gras, des grincements rouillés d’hommes maigres, dominés par les petites flûtes aiguës des femmes.
En face, contre la cimaise, des jeunes gens se renversaient comme si on leur avait chatouillé les côtes. Une dame venait de se laisser tomber sur une banquette, les genoux serrés, étouffant, tâchant de reprendre haleine dans son mouchoir. Le bruit de ce tableau si drôle devait se répandre, on se ruait des quatre coins du Salon, des bandes arrivaient, se poussaient, voulaient en être. “Où donc ? Là-bas ! Oh ! cette farce !” Et les mots d’esprit pleuvaient plus drus qu’ailleurs, c’était le sujet surtout qui fouettait la gaieté : on ne comprenait pas, on trouvait ça insensé, d’une cocasserie à se rendre malade.
Ceux qui ne riaient pas entraient en fureur : ce bleuissement, cette notation nouvelle de la lumière semblaient une insulte. Est-ce qu’on laisserait outrager l’art ? De vieux messieurs brandissaient des cannes. Un personnage grave s’en allait, vexé, en déclarant à sa femme qu’il n’aimait pas les mauvaises plaisanteries.
Mais un autre, un petit homme méticuleux, ayant cherché dans le catalogue l’explication du tableau, pour l’instruction de sa demoiselle, et lisant à voix haute le titre : Plein air, ce fut autour de lui une reprise formidable, des cris, des huées. Le mot courait, on le répétait, on le commentait : plein air, ah ! oui, plein air, le ventre à l’air et tout en l’air, tra-la-laire ! Cela tournait au scandale, la foule grossissait encore, les faces se congestionnaient dans la chaleur croissante, chacune avec la bouche ronde et bête des ignorants qui jugent de la peinture, exprimant  toute la somme d’âneries, de réflexions saugrenues, de ricanements stupides et mauvais, que la vue d’une oeuvre originale peut tirer à l’imbécillité bourgeoise. »

Joseph Kosuth  One and three chairs

Marcel Duchamp    Roue de bicyclette     Le grand verre

George Dickie

Emmanuel Perrotin    Galerie Perrotin

Antonin Artaud

 Enfin,  je ne résiste pas au plaisir d’ajouter  cette pièce de Yasmina Reza … jubilatoire 🙂