Si le XVIIIe siècle français constitue dans le domaine du dessin l’un des points forts des collections rouennaises, cette partie des fonds n’avait jamais été l’objet d’une exposition ou d’une publication spécifique. Le musée des Beaux-Arts présente dans les salles d’exposition temporaire un ensemble exceptionnel de 150 feuilles qui comptent parmi les pièces les plus précieuses des collections municipales et qui, pour beaucoup, n’ont jamais été montrées au public.
De Watteau à David, en passant par Boucher, Fragonard ou Hubert Robert, l’exposition déroule un panorama exceptionnellement riche, dont la variété doit beaucoup à la place importante des dessins en couleurs : pastels, aquarelles, gouaches, trois crayons… Une quinzaine de tableaux, ainsi que des sculptures, des livres illustrés et des estampes, provenant des plus prestigieuses collections françaises viennent enrichir la présentation, en explicitant la place centrale du dessin dans la création artistique du Siècle des Lumières.
…une mise en ligne d’un millier de dessins français du XVIIIe conservés au musée des Beaux-Arts, réalisée par tranches en 2014-2015.
En attendant , voici un petit aperçu lors de ma visite :
Le jardin des sculptures
Jean-Bernard Toro (1661-1731)
lavis gris sur une esquisse à la pierre noire
Jean Antoine Watteau (1684-1721)
Sanguine, pierre noire et rehauts de craie blanche
Jean-Baptiste Deshays (1729-1765)
Pierre noire et rehauts de craie blanche sur papier gris
Michel-François Dandré-Bardon (1700-1778)
Jean-Honoré fragonard (1732-1806)
sanguine
Charles-Joseph Natoire (1700-1777)
Plume et encre brune, lavis brun et gris sur une esquisse à la pierre noire
Jean-Baptiste Deshays (1729-1765)
Pierre noire et rehauts de craie blanche sur papier gris-beige
Charles Parrocel (1688-1752)
sanguine
Joseph-Marie Vien (1716-1809)
Pierre noire et rehauts de craie blanche sur papier bleu
Joseph Barthélémy Le Bouteux (1742-1775)
sanguine brûlée
Hubert Robert (1733-1808)
sanguine
Louis-Jean Desprez (1743-1804)
gouache
Jean-Pierre Laurent Hoüel (1735-1813)
gouache, plume et encre noire, sur une esquisse à la pierre noire
Jean-Pierre Laurent Hoüel (1735-1813)
Huile sur toile
Jean-Baptiste Huet (1745-1811)
mine graphite, encre brune et lavis brun
Victor-Jean Nicolle (1754-1826)
plume et encre brune, lavis brun
Carle Vanloo (1705-1765)
sanguine
attribuée à Jean-Baptiste Greuze (1725-1805)
sanguine
-Louis Claude Vassé (1717-1772)
sanguine
Claude Joseph Vernet (1714-1789)
pierre noire, plume et encre noire, lavis gris
Jean-Jacques de Boissieu (1736-1810)
encre grise appliquée à la pointe du pinceau, lavis gris, rehauts d’aquarelle rose et bleue
Olivier Le May (1734-1797)
plume et lavis brun sur traces de pierre noire
…ci-dessous, quelques oeuvres du musée hors exposition :
Albert Fourié(1854-1937)
Huile sur toile « …Et il fut longtemps à se rappeler ainsi toutes les félicités disparues, ses attitudes,ses gestes, le timbre de sa voix. Après un désespoir il en venait à un autre, et un jour, intarissablement, comme les flots d’une marée qui déborde. » (Texte accompagnant le tableau sur le catalogue du salon de 1883)
Voici un « document » tout-à-fait intéressant qui montre les coulisses de l’exposition » Les trésors de l’ombre » et notamment les techniques du montage d’un dessin . Action culturelle de Rouen
♦ ♦ parfois la video se « bloque » et il faut recharger la page (en re-cliquant sur le lien ci-dessus) mais… ça vaut le coup d’insister 😉
« L’article 41 du décret n° 1255 du 11 mars 1957, qui régit la propriété littéraire et artistique prévoit que la copie d’œuvre originale dans les musées nationaux « doit être au minimum d’une taille supérieure ou inférieure de 1/5 de la hauteur et de la largeur de l’original. » En dehors des musées, la copie d’une œuvre du domaine public peut être de dimension libre, y compris la taille native à condition qu’elle soit identifiée comme étant une copie de manière permanente et définitive par l’apposition d’une inscription indélébile au dos de la toile établissant qu’il s’agit d’une copie de l’œuvre originale, avec le nom de l’auteur et les références de l’œuvre.
Aujourd’hui la reproduction de la signature est rendue possible par l’arrêt de la Cour de Cassation de 1995 N°571 de novembre 1995, sous certaines conditions: dès lors que le copiste du tableau d’un peintre célèbre a respecté les dispositions légales en vigueur l’autorisant à reproduire selon une technique picturale l’œuvre considérée pourvu que ses dimensions fussent sensiblement différentes, il n’y a aucune violation du droit moral dans la reproduction de la signature qui fait incontestablement partie de l’œuvre elle-même. Il en serait différemment si cette apposition de la signature entrait dans le cadre d’un plan frauduleux tendant à faire croire à l’acquéreur que l’œuvre est authentique. Dès lors que la mention faisant état de la copie figure d’une manière nette, sans équivoque ni dissimulation au verso du tableau, aucun reproche ne peut-être fait à l’auteur des mentions. CA Paris (13e ch., B), 5 octobre 1995 – N°96-234.-M. Espie c/ société SEEAC. » source
Il y a parfois quelques modalités qui diffèrent dans l’organisation d’un musée à un autre, néanmoins les règles de la législation sont identiques pour tous.
L’estampille du musée au dos de la copie n’implique pas la bonne facture de celle-ci