…d’après l’évangéliaire de Lindisfarne .
« L’Enluminure insulaire désigne la production de manuscrits enluminés dans les monastères en Irlande et en Grande-Bretagne entre le et le début du IXe siècle, ainsi que dans les monastères sous influence insulaire installés sur le continent.
Les types de motifs ornementaux
L’entrelacs est le motif le plus connu des ornements insulaires. Cette décoration n’est pourtant pas propre à l’art celte ni aux enluminures insulaires. Elle se retrouve dans certains papyrus égyptiens, des manuscrits byzantins et italiens, ainsi que dans certains œuvres d’art anglo-saxonne comme dans la tombe de Sutton Hoo. C’est tout de même dans ces manuscrits insulaires que cette décoration est utilisée, à partir du milieu du VIIe siècle de manière quasi-systématique. Cet ornement permet de remplir plusieurs types d’enluminure, aussi bien des lettrines, des cadres, des marges, des pages tapis. On peut distinguer différents types d’entrelacs : ils sont simples, doubles ou triples.
Parmi les motifs rectilignes, on peut distinguer les obliques, les damiers, les clés, ainsi que les grecques diagonales. Parmi les motifs curvilignes, se distinguent les cercles, les spirales, les enroulements tourbillonnant, ainsi que les motifs sphériques à la trompette.
Les motifs zoomorphes servent généralement de prolongement aux entrelacs : les têtes se trouvent à une extrémité et il faut parfois retrouver l’autre extrémité de l’entrelacs pour retrouver un arrière-train. Dans un premier temps, leur caractère reste très schématique et il est difficile de distinguer une espèce particulière. À partir des évangiles de Lindisfarne, certains types d’animaux commencent à apparaître avec plus de réalisme : des chiens, des rapaces, rappelant l’art de la chasse appréciée par les élites anglo-saxonnes. » source