Toujours pour m’amuser, je continue d’expérimenter la technique du dessin à la pointe d’argent sur papier préparé (colle de peau, poudre d’os, lithopone et sienne naturelle en poudre) : report des contours du modèle au fusain (mise aux carreaux !).
Rehauts à la gouache blanche et le reste… comme j’ai pu 😀
Pour dessiner à la pointe de métal (argent, or, cuivre, étain, etc..) il est nécessaire d’apprêter le papier avec un enduit légèrement abrasif : cela va permettre de retenir les fines particules de métal.
Je choisis un papier aquarelle « grain satiné » d’un grammage de 300gr minimum que je monte sur châssis (ou sur un morceau de contreplaqué pour les petits formats) en suivant le même processus qu’ici .
Deux possibilités : un enduit traditionnel ou un enduit acrylique.
« Technique très ancienne, connue depuis l’Antiquité, consistant à tracer les lignes du dessin avec un stylet métallique pointu en argent, or, cuivre ou plomb, sur des supports (papier ou parchemin) préalablement enduits au pinceau d’une préparation spéciale à base de pigments de couleur et de blanc d’Espagne ou de poudre d’os liés par une colle. La pointe d’argent, employée sur des papiers teintés, ainsi préparés, laisse une marque grise, qui s’oxyde en brun avec le temps. Le trait, précis et délicat, ne peut s’effacer ; il s’agit d’une empreinte qui s’inscrit en creux sur la feuille. Les ombres ne peuvent être obtenues qu’à l’aide de hachures parallèles ou croisées. Des rehauts de blanc, exécutés à la gouache, appliqués au pinceau ou à la plume, sont souvent associés à ce procédé, qui fut utilisé avec virtuosité par les artistes de la Renaissance, notamment par Dürer. » source
Il est préconisé d’utiliser de l’argent recuit (plus doux) plutôt que l’écrouis (plus dur) : ce medium étant tout nouveau pour moi, j’en ai commandé un de chaque pour me rendre compte de la différence. Lors de ma première « expérimentation », j’ai constaté que le recuit laisse une trace plus « marquée » et l’écrouis une trace plus légère…toute proportion gardée 😉
Cet artisan sérieux propose un produit d’excellente qualité, le conditionnement protège parfaitement l’article et le délai est respecté : bref, à recommander sans hésitation 😉 🙂
–> Il faut cependant le contacter pour lui indiquer la qualité souhaitée car pour le moment le site ne donne pas cette indication 🙂
Le papier préparé légèrement abrasif accroche les fines particules du métal.
« Après avoir retracé son dessin sur un papier calque transparent, on passe un jus de couleurs à l’huile (très diluées à l’essence) au verso de la feuille. Au bout de quelques minutes, on peut se servir de ce papier ainsi enduit de couleurs, comme une feuille de carbone ordinaire. L’avantage de ce procédé c’est qu’il évite d’introduire dans les dessous un produit étranger à la peinture » source
On peut utiliser du papier calque (pas trop fin) ; pour percer il est conseillé de procéder sur une surface souple telle que du feutre par exemple . On peut utiliser une grosse épingle et/ou cet outil utilisé par les couturières.
Feuille enduite de pigment en poudre (c’est cette méthode que j’utilise le plus souvent)
Sur un papier assez fin (type pelure ou papier de soie) je frotte doucement une face avec une « poupée » imprégnée de pigment ; on peut aussi passer le pigment avec une boule de coton hydrophile.
La feuille est intercalée entre le dessin et le support. Je fais le tracé au stylo bille fin.
Elle peut me servir ultérieurement ; j’en prépare à l’avance avec différents pigments selon les besoins …
Ou bien encore frotter directement du pigment au recto de la feuille dessinée (ou photocopiée) mais dans ce cas définitivement salie .
Afin d’éviter les déplacements en cours d’exécution, il est prudent de maintenir le dessin avec du scotch (de masquage par exemple).